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Une étudiante de l’ESL participe aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Témoignage

17 octobre 2016 1 décembre 2016

Manal KHALLOU, élève en deuxième année de LDA, nous raconte son expérience

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Inauguré en 2012, l’appel à idées « La parole aux étudiants » offre chaque année à cent étudiants la possibilité de participer aux « Rencontres économiques d’Aix-en-Provence », rendez-vous désormais incontournable de la réflexion économique comme politique, française et internationale. Porté à notre attention par notre professeur de droit, le concours m'a immédiatement intéressée. J’ai tout d’abord hésité car malgré mon BAC ES et mon intérêt général pour l'actualité économique, j'avais peur de ne pas être « qualifiée » pour un tel concours organisé par Le Cercle des économistes. Un étudiant en droit a-t-il sa chance face à des élèves de Science Po, de l'ENS ou de Polytechnique ?
J’étais toutefois très attirée par la liberté autorisée par le concours de même que par le sujet de l'année, nous demandant ce que, « dans un monde de turbulences, [nous attendions] de la France ? ». Avec les encouragements de ma professeur Mme Aurore Gaillet, devenue par là-même ma « marraine » tout au long de ce concours, je me suis lancée dans l’aventure. Elle m'a en effet immédiatement rassurée en m'affirmant que l'objectif de ce genre de concours était d’impliquer les étudiants et non pas de leur faire étaler un arsenal de connaissances. J'ai donc décidé de participer au concours avec la volonté d’écrire avec mon cœur ce que moi, jeune étudiante de 18 ans, citoyenne française issue de l'immigration, j'attendais de mon pays. C'est donc assez naturellement que j'ai choisi d'écrire mon texte sous la forme d’une lettre adressée à la France, intitulée « Murmures à la République française ». Ce choix faisait écho au titre du livre de Mme Taubira « Murmures à la jeunesse », qu’elle avait justifié par ces « murmures » qui obligent nos interlocuteurs à se taire pour nous écouter. Dans ma lettre, j'ai abordé tous les sujets qui me tenaient à cœur, à savoir la discrimination des Français d'origine étrangère, le populisme, la nécessité de réformer le système éducatif ainsi que la démocratie. J'ai enfin terminé par un paragraphe sur l'Europe et le besoin de créer, dans le cœur des citoyens, une véritable conscience européenne.

Cela a été un vrai bonheur d'apprendre, quelques semaines plus tard, que j’avais été sélectionnée pour participer aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence des 1er au 3 juillet 2016 ! Parmi les 100 étudiants sélectionnés, 4 lauréats ont reçu le Prix de “La Parole aux étudiants” ainsi qu'un chèque de 1000 euros chacun. Les Rencontres d'Aix consistent en trois journées de conférences organisées en divers lieux de la ville d'Aix autour de cinq thèmes principaux (Le contrat social du pays idéal, les opportunités économiques du pays idéal, les territoires du pays idéal, la population dans un pays idéal et les politiques économiques du pays idéal).

Ma conférence favorite a été celle qui posait organisée autour de la question de savoir si « La culture est une force de frappe économique ? ». Deux intervenants m'ont énormément marqués : le jeune entrepreneur créateur du site Afrostream, le « netflix africain », Tonjé Bakang et l'ancien ministre de la culture au Liban Ghassan Salamé. Je me suis reconnue dans le discours de M. Bakang qui a beaucoup parlé du multiculturalisme et de la nécessité de nous approprier nos histoires culturelles et de nous ouvrir grâce à la culture. M. Salamé m'a quant à lui marquée en affirmant que « la véritable liberté c'est de pouvoir reconstruire chaque jour son identité ».L’Europe, celle du « Brexit » qui venait d’être choisi par les électeurs britanniques, mais aussi celle à construire, a par ailleurs été l’un des sujets abondamment traités, de l’interrogation sur « Quel projet européen ? » autour d’Emmanuel Macron au rappel de l’urgence à « sortir du Brexit par le haut » par Christine Lagarde et Paul Tucker, ancien gouverneur adjoint de la banque d'Angleterre. Celui-ci a d'ailleurs rappelé que « ceux qui ne connaissent pas leur histoire doivent s'attendre à ce qu'elle recommence ». Concernant le « post-Brexit », M. Macron et M. Moscovici ont également insisté sur la nécessité d'établir une coordination fiscale au niveau européen. J'ai également eu la chance de participer à une discussion en petit comité avec Jacques Attali et avec Wided Bouchamaoui, Prix Nobel de la paix tunisienne. M. Attali nous a surtout parlé du rôle de la jeunesse dans un pays, de la nécessité de poursuivre ses rêves et nous a fait part de sa déception face aux candidats à l'élection présidentielle. Mme Bouchamaoui nous a quant à elle parlé du rôle qu'elle avait joué lors de la révolution tunisienne et de la nécessité d'un dialogue entre les partis politiques, même en temps de révolution.
La composante artistique des Rencontres a merveilleusement complété le programme. Les étudiants ont en effet eu la possibilité d'assister à un opéra de leur choix (pour ma part, j’ai choisi Kalila wa Dimna, opéra bilingue franco-arabe tiré d'un conte arabe sur la soif de pouvoir) et d’assister à une production du chorégraphe Angelin Preljocaj, et même de rencontrer celui-ci. Il nous a parlé de sa vie de chorégraphe, de sa manière de faire travailler ses danseurs, de ses divers voyages. C'était un des plus beaux moments de ces rencontres.

Ces rencontres ont donc été une expérience exceptionnelle à tous les niveaux, intellectuel et culturel, sans oublier le côté humain des rencontres. Outre celles avec des éminentes personnalités mondiales, nous sensibilisant sur des enjeux cruciaux actuels, il a été formidable de pouvoir échanger avec des étudiants passionnants, ouverts d'esprit, décidés à être de véritables acteurs du monde qui les entoure, à partager leurs expériences et projets, et surtout à s'enrichir de ceux des autres.
Si j’avais à ajouter un point de vue plus personnel, j’ajouterais que cette expérience m'a aussi confortée dans mon envie de continuer à écrire, de partager mon point de vue qui, du fait de mon biculturalisme et de ma binationalité, est souvent différent de ce que l'on a l'habitude d'entendre dans les médias.

Des rencontres, des ouvertures et des stimulations : c’est aussi cela L’École Européenne de Droit  !




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